dimanche 29 mars 2009

une page de poésie

LA COCCINELLE

De la terre battue
S'élèvent tes racines,
En bordure d'allée,
Où bruisse le ruisseau.
Maisonnette feuillue,
Sous ta cape de vignes,
Tu scandes l'oubliée,
Au pan de ce hameau.

Fossile moyennâgeux,
Surgissant d'un autre âge,
Que de faits enrichis
Tu te plais à conter.
Témoin de nos aïeux,
Les fresques d'un village
Dont les amours vieillis,
Viennent se décalquer.

Légende héréditaire,
Chante ta ritournelle,
Au pied de ce tableau
Des pas se sont perdus.
Une enseigne ordinaire
Scande la Coccinelle
Et porte le drapeau
De rêves impromptus.

Une rampe banale
Se joue de l'immortelle,
De pourpres boiseries
Au passé légendaire,
Sur note provençale
Iront porter la belle,
Vers un vent d'utopies,
Simplement... pour nous plaire.
Chrys Demange

LE PAYS MERVEILLEUX

Venez tous avec moi, au pays de mon rêve,
Celui-ci ne serait qu'un pré jonché de fleurs,
Farandole de bouquets, effluve qui s'élève
Sur un tapis velours, chatoyant de couleurs.

Venez vous abriter sous ma tonnelle rose,
Une robe fragile au parfum délicat
Incarne l'ingénue frémissante qui pose
Au sein d'une nature, en ce bel aparat.

Venez, je vous attends au coeur de ma richesse,
Quand la vague projette à mes pieds sur le port,
Un océan d'amour où règne la sagesse,
Là, où l'on ne côtoie ni la faim, ni la mort.

Venez donc dans mes songes... apparence illusoire,
Ce pays n'est que rêve, un nuage lointain,
Pourtant, chacun de nous se plairait à y croire...
Le pays merveilleux, le verra t-on demain?
Chrys Demange

NOCES DE DIAMANTS

Que ces temps heureux, rappellent un fameux jour,
Pour le meilleur, le pire, mais au nom de l'amour,
Vous vous êtes dit oui, c'était un clair matin,
Pour emprunter tous deux ce rocailleux chemin.

Que d'années parcourues, que d'obstacles franchis,
Des sentiers de misère, de bonheurs infinis,
Qui font que l'amour fou des années de jeunesse,
Se forge, bien plus doux, au nom de la tendresse.

En ce jour merveilleux qui compte soixante ans
De pire ou de meilleur, voyez vos descendants,
Formant si belle cour dont le maillon se tresse,
Enfants, petits enfants défilent en liesse.

Contemplez, admirez, adorez ces ardeurs,
C'est la vie qui s'anime, vous en êtes les auteurs.
Aujourd'hui c'est la fête, les parents, les amis,
En ces noces princières se sont réunis.

Je veux vous remercier, rien que pour cette image,
Soixante années de vie, valent bien cette page,
Je ne sais quoi vous dire, ne trouve pas le verbe,
L'émotion me trahit, cette noce est superbe.

Face à cette tendresse, mon être entier s'émeut,
Cette toile m'inspire et quand le tableau veut
Doucement m'émouvoir, je crie à la volée,
Dans son petit tailleur... qu'elle est belle , la mariée!
Chrys Demange

INSPIRATION ou PLUME D'AUTEURS

Un air qui souffle dans la nuit,
Un son qui chante dans nos têtes,
Une main souple nous conduit,
Une image passe, tu te prêtes.

Riche est la joie de l'écriture,
Quand nous n'avons qu'à reproduire
Ce chant divin, ce doux murmure,
Cette complainte qui attire.

Sortant de l'ombre, cette rime
Emmitouflée sous le clavier,
S'élève pour prendre racine
Et s'étendre sur le papier.

Ô muse, toi l'enchanteresse,
Insuffle nous cette romance,
Confie-nous ce chant d'allégresse
Et comble cette page blanche.

Cette nuit, percevons l'écho,
Voici qu'il nous sert de tuteur,
Sur les touches de ce piano,
La note s'affiche à ton coeur.

Un vent nouveau s'est déporté
Sur nos écrits, donnant le change,
Fluide, en ce monde éthéré,
La brise chante sa louange.
Chrys Demange

RENAISSANCE DU PASSE

Chemin feuillu, aux toiles d'or,
J'entends sous l'écho de ces bois
Galoper des chevaux de rois,
Prêtant du son à mon décor.

La forêt dont se meurent les jours,
Sonne du cor, souffle, rejette,
Ce que les reines en cachette,
Venaient confier de leurs amours.

Vieilles pierres, châteaux d'antan,
Combien as-tu recensé d'âmes,
De gentilshommes, de nobles dames,
Pour donner corps à mon roman.

Le donjon, dont les grands malheurs
Se perpétuent, porte sa traîne,
L'oublié hante sous la chaîne,
La complainte dédie ses pleurs.

Toi le vieux chêne aux doigts crochus,
Rejoue pour moi ces bons vieux tours,
Saltimbanques et troubadours,
Portez mes rêves impromptus.

Ruelle, dont les hauts pavés,
Remonte aux temps des sérénades,
Fredonne pour moi, ces balades,
Sur fond de concerts démodés.

La biche brame au clair de lune,
Son petit faon n'est pas très loin,
Avec mes visions pour témoins,
Mes songes se noient sous la brume.

Au pain rustique des aïeux,
Face au moulin qui m'interpelle,
Rêverie sur une aquarelle,
Meunier... dors-tu parmi les cieux?
Chrys Demange

LE SAULE PLEUREUR

Saule, ploie sous le fardeau
De tes larmes amères,
Voile sous ton manteau
La terre et ses misères.
Un cadre évocateur
Au banc de la saulée,
Voici que je prends peur
Sous le grand mausolée.

Saule dont la ramure
Bien triste nous condamne,
Je perçois le murmure
D'un long sanglot qui plane.
Sous le feuillage en pleurs
Un oeil se lamente,
Rivé sur les malheurs
De ces temps de tourmente.

Par manque d'oxygène
L'humanité s'éteint,
Au devant de la scène
Un immense va et vient.
Saule noyé de larmes
Rêvons d'un jour tranquille
Où le ciel, sans les armes,
Assainirait la ville.

Du sceau d'un équipage
Si violent qu'il décime,
Le ciel est à l'orage...
Singulier millésime.
Loin de l'allée qui pleure,
L'univers en furie,
Quelque part, à cette heure,
Se perpétue... la vie.

COMPLAINTE POUR UN CHAT

Ton pauvre corps meurtri dort au fond du jardin,
Ce premier jour de mai, sous la terre battue,
Près du brin de muguet qui se fane à ma vue,
Comme ta joie de vivre aux mains de l'assasin.

Mes larmes se confondent sur ton souvenir,
Timaginant blessé, fuyant vers ta maison,
Loin du feu de l'enfer, hors les coups de bâton,
Revenant au bercail, sagement... pour mourir.

Tu n'auras point de frère, nul ne remplacera
Ce qui était pour moi, bien plus qu'un animal,
Je pleure sur ton sort, cela me fait très mal,
Simplement, je t'aimais, comprenne qui pourra.

Tu sentais l'innocence, tu n'as pu comprendre
Qu'un sauvage sur toi, libère sa cruauté,
Adorable animal, qu'un monstre a massacré,
Juste au lever du jour, comme pour te surprendre.

Tu étais si calin, Mitsou, que ta présence
Manque terriblement à l'odeur du salon,
Et cet aspect reflète la morte saison,
La porte de l'entrée souffre dans le silence.

Les idées les plus folles m'ont anéantie,
J'aimerai me leurrer, ta souffrance me hante,
Sous l'effet d'un manant, pris de folie méchante,
Ma plume court et pleure sur ton âme chérie.

EVASION

Comme l'oiseau léger
Qui se prend d'évasion,
Au départ d'un voyage,
L'éloignant de ses frères,
Il voulait s'envoler
Au loin, vers l'horizon,
Poursuivant son nuage
Au delà des frontières.

Il aurait bien aimé,
Dans un chant d'allégresse,
Planer sur un parterre
De fleurs, suivre l'image,
Sous un soleil d'été,
Se gorger de sagesse,
En quitter cette terre
Pour un nouveau rivage.

Tout comme cet oiseau
Au parcours migrateur,
Fendant le bleu du ciel,
Se riant de l'écume,
Sur un décor nouveau,
Volant vers le bonheur
Dont le bon goût de miel
Effacerait la brume.

Mais comme tout rêveur
Revenant à la vie,
Empruntant le chemin
Où il musait naguère,
Sous l'oeil bienfaiteur
Se soumet, plie, se fie,
A l'appel du destin
Auquel il se réfère.

IMAGINONS

Allons, mon tout petit,
Observe la planète,
Mais entre nous, soit dit,
Elle n'a point jolie tête.
Imaginons une fois,
Qu'au bout de l'aventure,
Nos forêts et nos bois
Se teintent de verdure.

Se meurt la planète...
Mais non, change d'escale
Et rends cet air de fête
Au printemps qui s'étale.
Tapisse ton aquarelle
De peinture jolie,
De fleurs à la pelle,
Eclatantes de vie.

Quel merveilleux partage,
Ne te retourne pas,
Question de modelage,
Le ciel n'est pas si bas.
Comme au jour des aïeux,
Chante encore l'oiseau,
Nos arbres sont heureux,
Et l'été sera beau.

A toi d'imaginer,
Transforme l'héritage,
La terre ne doit brûler,
Chacun reste bien sage.
Respire à plein poumons,
L'air va te purifier,
Comme au temps des saisons...
Qu'il est doux de rêver !

CAUCHEMAR

Les images défilent sur cette comédie,
Les bourreaux de la vie, cette nuit vont frapper.
Déversant dans un songe, ces torrents de pluie,
Le glas sonne la mort, quand vais-je m'éveiller.

Triste réalité, au tournoi des souffrances,
Ce rêve n'est qu'un sort qui va me dévorer,
Du masque grimaçant aux gargouilles en transes,
Des affres de l'enfer, je veux me libérer.

Hasard malencontreux, ce destin me poursuit,
Le torrent qui m'entraîne me pousse vers l'abîme.
Je trébuche, puis tombe, me relève, m'enfuit,
Au tableau de ma vie, ma chance est bien minime.

Les images se meurent, le malheur s'évanouit,
Voici que je m'éveille, le coeur dans les étoiles.
L'abominable songe, au coeur de cette nuit,
Ne laisse que l'emprunt fluide de ses toiles.

LA ROSE

Souffle sur cette fleur,
Berce en moi cette rose,
Romantique est mon coeur,
L'ode sur moi se pose.

Sous un voile de douceurs,
Chante le vent, morose,
Un son venu d'ailleurs,
Sous l'image s'impose.

Aux pétales de rose
Se lie le souvenir,
Sous l'effluve, l'osmose
Semble me retenir.

Bubant à l'eau de rose,
Puisant à sa fontaine,
Voici que je m'arrose
De pensée souveraine.

2 commentaires:

christian KRIKA a dit…

J'ai lu et vraiment apprécié "les forces de l'invisible" un ouvrage inspiré de faits réels. C'est un livre troublant et passionnant que je vous conseille de lire sans tarder. Les autres ouvrages sont destinés à un jeune public mais j'avoue avoir lu "un sacré chenapan" ou encore "les énigmes de Favrolles" avec beaucoup de plaisir. (Je les conseille à tous ceux qui sont nostalgiques de la douce époque de leur enfance).

Anonyme a dit…

cauchemard
ce texte me parle